Offrande musicale, Rompon
Communiqué 2015-5
Les prochains concerts de l'Offrande musicale approchent pour saluer la fête de la musique, samedi 20 juin à 20h30 et dimanche 21 juin à 17h. à la chapelle du Vieux Rompon. De plus, un concert pour les enfants, de 5 à 105 ans, est agendé pour le dimanche 21 juin à 11h00.
Un programme de musique pour trio avec piano, offert par le Terzetto déjà familier des concerts à la Chapelle, présente une touche très particulière liée à l'enfance de Jeanne Bovet. En effet, cette jeune enfant exceptionnellement douée pour le piano a été présentée par sa mère à Emile Jaques-Dalcroze à la fin de l'année 19 à Genève… Le récit que Jeanne fait de cette rencontre dans « Les Cailloux de lumière » (page 97) est empreint de fraîcheur rigolote qui témoigne bien de l'esprit enjoué, léger et humoristique de ce compositeur genevois, inventeur de la méthode pédagogique de rythmique qui porte son nom et dont on fête le 150ème anniversaire de sa naissance. Ce même Jaque-Dalcroze, au moment de terminer sa partition des Six impromptus : Echos du dancing, la dédie à Arthur Honegger, autre compositeur suisse que « Monsieur Jaque » admirait pour son modernisme.
Le Trio de Honegger, trio en un mouvement, est de 1914 : on est toujours dans les mêmes dates… A ce moment, Honegger est élève au Conservatoire de Paris où il étudie le violon et la composition. On ne sait s'il n'a composé que ce mouvement ou si d'autres ont été perdus. Commencée en août et terminée en octobre, l’œuvre de forme sonate avec des thèmes très contrastés, a été présentée avec succès à Charles-Marie Widor, professeur de composition d'Honegger.
Ces personnalités ont marqué la formation de Jeanne Bovet à Paris et sa vie professionnelle à Berne, au conservatoire, au cœur des manifestations culturelles musicales entre 1945 et 1980. Pour la 50ème saison des concerts à Rompon, c'est un contexte tout à fait particulier choisi par l'équipe des musiciens de l'Offrande musicale.
Le programme se termine avec le Trio en fa majeur de Robert Schumann, montrant la voie de ce post romantisme que le 20éme siècle cherchera à balayer de ses accents lyriques. Datant de 1847, le premières mesures de cette œuvre marquent une nouvelle étape dans la musique de chambre de Schumann : Il la termine en 1849 : Un timbre joyeux, il enchantait Clara Schumann. Depuis cette année, 1847, le compositeur de Dresde recourt systématiquement aux indications de caractère en allemand, renonçant à la terminologie italienne jusqu'alors en vigueur chez lui. Traduites en français, les termes d'animé, expression intime, dans un mouvement modéré, pas trop vite… indique que le compositeur dont la santé psychique se fragilise de plus en plus, vit une phase plus sereine.
Enfin, grande nouveauté et innovation à Rompon, à l'occasion de la fête internationale de la musique : un concert pour les enfants, le dimanche à 11h00. En ouverture de ce second et unique programme, une pièce pour violoncelle et piano de Dvorák. Selon le guide de la musique de chambre de Tranchefort (ed. Fayard), -qui reste une source intarissable de renseignements pour nos présentations d’œuvres-, Dvorák a transcrit lui-même ce Klid , (Silence des Bois) écrit pour piano à 4 mains. C'est un « rappel nostalgique de la forêt entourant la petite maison de Vysoka appartenant au compositeur ». Ce premier pas en Bohème, actuellement en Tchéquie, offre une transition vers la musique de Leos Janacek, dont la Pohadka, (le conte) est composée à Brno, en Moravie en 1910. Une touche slave pour raconter, d'abord en paroles, la Légende du Tsar Berendeï. Ce poème épique écrit par V. A. Joukovski présente plus de 170 vers rimés en russe ; les compétences de l'ami de Rompon, époux de la pianiste Alexandra Cserveny, a permis de transcrire le poème en français dans une langue plus populaire que les raffinements de la prosodie russe. C'est donc une version inédite que les auditeurs attentifs découvriront au travers d'aventures fabuleuses qu'un couple d'amoureux traverse : épreuves passionnantes, héroïsme merveilleux que le violoncelle et le piano illustreront en seconde écoute…La musique est certes plus synthétique que la parole, les détails moins ciselés, mais l'esprit du conte est là : le motif du violoncelle est celui du héros, le piano celui de la belle, princesse du monde des eaux, et le duo instrumental le couple dont la danse finale est typique de la musique populaire morave que Dvorák aimait à faire vivre.
Venez nombreux pour marquer la fête de la musique, samedi et dimanche 20 et 21 juin prochain : l'accueil des musiciens et du groupe de soutien de l'Offrande musicale attend le public des jeunes et des aînés pour écouter ces artistes suisses samedi à 20h30 et dimanche à 11h00 et 17h00.
Association de l'Offrande musicale - Rompon
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