Offrande musicale, Rompon
Communiqué 2014-4

Concert extraordinaire

Le troisième concert de l'Offrande musicale est dans le ciel au dessus de la chapelle. Jeanne Bovet pour la veille de la fête de la musique: l'âme musicienne des concerts à la chapelle de Rompon a en effet rencontré Miguel Angel Estrella lors de ses études à Paris. C'est dire que ce vendredi 20 juin à 21h00 est un peu comme le passage de la comète d'artistes qui ont eu le privilège de partager les années les plus brillantes de Jeanne Bovet.

Le programme concocté par celui qui a joué dans les prisons sous la bannière de « Musique Espérance » est typique des choix éclectiques de l'artiste argentin.

L'ouverture sera dans le ton de la mélancolie argentine avec la Canzon sin verano (Chanson sans été) œuvre d'exil de Cortázar-Cedrón. Miguel Angel Estrella nous donnera quelques explications sur le sens de cette pièce d'où transparaît la souffrance des années noires de l'histoire de son pays. Il rappellera peut-être les quelques mots dits à l'occasion d'une rencontre avec des jeunes en situation difficile, souvent profondément perturbés, cherchant à se réinsérer dans la société en apprenant un métier mais n'ayant jamais entendu de musique classique, rencontre lors de laquelle il joua cette pièce :

" La musique est une aventure difficile mais passionnante. Elle nous aide à vivre en société et non en individualistes car il n'y a pas de musique sans quelqu'un qui la fait et quelqu'un qui l'écoute. Pas besoin de dictionnaire pour la comprendre, il suffit d'ouvrir son cœur..."

Puis le romantisme aura la part belle avec trois Préludes de Chopin de l'opus 28 (1839), l'Etude en fa mineur de l'opus 10 (1840), la Fantaisie-Impromptu opus 66 (1835 et publication posthume) et l'Etude en do mineur de l'opus 10. Six ans le la vie de Frédéric entre 25 et 31 ans, dans son rayonnement le plus extraordinaire d'expressivité et de poésie. On n'en dit pas plus : George Sand en a dit le meilleur lors des étés passés dans sa propriété de Nohant où elle recevait l'artiste, et rien ne vaut l'écoute inspirée de la chapelle.

Enfin Liszt, ami personnel de Chopin, dans la Sonate en si mineur, apporte dans les grandes dimensions tout ce que l'époque de ce milieu de siècle européen peut apporter au génie de Franz entre 1852 et 53. En un seul mouvement, cette « sonate » est une coulée de lave d'un seul tenant, bien que des indications de mouvement figurent sur la partition. Tranchefort, dans sa longue et belle description de l’œuvre conclut être « en droit d'affirmer que la Sonate en si mineur de Liszt est un poème symphonique pour le piano. Dans son sens le plus large, cette œuvre nous dévoile de que seul un créateur de génie peut créer : un contenu humain infiniment profond et hors temps ».

Merci à Miguel Angel Estrella de réaliser la promesse qu'il avait faite à Jeanne Bovet de jouer cette sonate et d'ainsi lui rendre un magnifique hommage.

Attention : concert unique et exceptionnellement le vendredi 20 juin à 21heures

►►► Programme (format pdf)

"Laisse le silence te pénétrer. Ne parle pas. Ecoute le silence. Il contient l’Infini.
Quel que soit le nom que tu puisses donner à cet Infini,
de Lui découle la source d’eau vive qui irrigue
toutes les parcelles de ton âme.
Ne parle pas… Ecoute le silence…"