Association de l'Offrande musicale, Rompon,
Communiqué 2013-2
Chers amis de la chapelle de Rompon,
Le concert de ce prochain week-end va nous régaler sans aucun doute. La famille Milstein est fidèle à nos concerts depuis de longue date; un lien particulier s'est établi entre elle et les concerts de Rompon. Le programme y contribuera aussi pleinement avec deux œuvres de Schubert encadrant Schumann.
La sonate en do mineur D.958 de Schubert constitue avec les deux suivantes une sorte de trilogie puisque toutes trois, dernières œuvres de grande envergure, ont été composées en septembre 1828, deux mois avant sa mort. Composées avec grande rapidité elles sont préparées par des ébauches développées qui ont pu heureusement être conservées. La sonate que nous entendrons est la plus agitée et passionnée des trois, de par sa tonalité d'abord mais aussi par son style rappelant Beethoven tout en prenant de grandes distances quant à la forme.
Schumann a écrit son opus 70 pour cor et piano, mais, comme les Fantasiestücke et les Stücke im Volkston ou encore les Romances, d'autres instruments que les originaux se sont appropriés avec bonheur ces magnifiques pièces. Ici encore il faut souligner la verve du compositeur puisqu'il a composé les Fantasiestücke pour clarinette et piano (jouées au violoncelle à l'Ascension à Rompon) les 11 et 12 février 1849 et deux jours plus tard l'Adagio et Allegro pour cor et piano. L'engouement de Schumann pour le cor suit l'invention récente du cor à trois pistons qui a fait sensation. Beethoven ne le connaissait pas, raison pour laquelle dans certaines symphonies le cor dans une ré-exposition joue des notes fausses, du fait que les notes justes n'existaient pas sur l'instrument sans piston et que Beethoven préférait ajouter la sonorité du cor sur de fausses notes que d'y renoncer. Schumann apprécie et profite largement des possibilités nouvelles de l'instrument tant du point de vue de la tessiture que de l'agilité apportée par la nouveauté. Il se met d'ailleurs le lendemain à composer le Konzertstück pour 4 cors et orchestre.
Schubert probablement appréciait le chiffre 3. Nous avons parlé des trois dernières sonates composées 2 mois avant sa mort. Le programme se termine par la Fantaisie en fa mineur D.940. En 1824 Schubert a composé trois chefs-d’œuvre (Grand duo, Variations en la bémol et Divertissement à la hongroise) auxquels répondent trois autres chefs-d’œuvre en 1828 dont la Fantaisie figurant à ce programme (L'Allegro en la mineur dit Lebensstürme et le Grand Rondeau en la majeur accompagnent cette Fantaisie). L'œuvre est dédiée à Caroline Esterhazy, l'immortelle bien-aimée, amour impossible bien que probablement réciproque. Quatre parties compose cette pièce dans une forme renonçant à la forme dite "Sonate", donc sans développement ni ré-exposition traditionnels et juxtaposant deux tonalités proches comme notes (fa et fa dièse) mais très éloignées quand même puisque les quatre bémols de l'œuvre s'opposent dans le dernier mouvement aux six dièses d'un duo soprano-basse digne des mélodies d'opéra italien, duo d'amour Caroline-Franz, amour impossible mais transformé en pure musique comme seul Schubert sait le faire.
Comme dit précédemment, un régal auquel l'Offrande musicale vous invite à la Chapelle du Vieux Rompon samedi 22 juin 2013 à 21h ou dimanche 23 juin 2013 à 16h. Comme toujours l'entrée est libre, le silence est exigé dans la chapelle et le soutien du public apprécié à la sortie. C'est grâce à lui que les concerts peuvent continuer.
Offrande musicale, Rompon
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