Offrande musicale - Rompon
Communiqué 2011/8

Concerts des 20 - 21 août 2011

Ce sont deux programmes différents que nous aurons le plaisir d'entendre ce week-end prochain à la chapelle de Rompon. Si nous retrouvons aux deux concerts le quintette en fa mineur de Brahms, c'est Schubert qui ouvrira le samedi alors que Haydn débutera le dimanche.

On ne présente plus Schubert, ses chefs d'oeuvres sont connus (les trios avec piano, les quatuors, le quintette à deux violoncelles ou encore l'octuor). Parmi les oeuvres moins connues, certaines méritent toutefois que l'on s'y arrête. Je pense en particulier aux Sonatines, au Rondo brillant ou à ce duo en la majeur opus 162. Publié par Diabelli, sous le nom de Duo, 34 ans après avoir été composé, l'oeuvre est proche des Sonatines écrites un, deux et sept ans plus tard que ce duo; composé de quatre mouvement dont un premier Allegro moderato en forme sonate suivi d'un scherzo, d'un andante et d'un allegro vivace ce duo est bien plus important dans sa conception que ces dernières. A relever les évolutions de tonalité osées: La majeur pour le premier, mi majeur pour le scherzo avec un trio en do majeur. Do, puis ré bémol et la bémol pour revenir en do tout en hésitant entre majeur et mineur.

La genèse du quintette de Brahms demande quelques explications. Dans les années 1861-62 Brahms écrit un quintette à cordes à deux violoncelles dans l'esprit des quintettes de Boccherini (fin 18ème) ou de Schubert (début 19ème). Mais lors d'une audition privée et suite aux critiques de son ami violoniste Joachim et aux suggestions de Clara Schumann qui trouvait que certains thèmes étaient mieux adaptés au piano, Brahms détruisit son manuscrit. Deux ans plus tard, Brahms se décide à réécrire cette oeuvre mais pour deux pianos. Cette seconde version, bien que publiée après la version définitive, en a constitué la préparation. Après une première audition de la version à deux pianos soldée par un échec, Clara Schumann encouragea Brahms à écrire une nouvelle version mais pour orchestre. Brahms aimait cette version à deux pianos; toutefois il suivit en partie le conseil de Clara Schumann et écrivit la version définitive que nous entendons ce week-end, version qui fut immédiatement reconnue comme un chef d'oeuvre digne du quintette de Schubert.

Six quatuors forment l'opus 76 de Haydn; nous en entendrons le 4ème. Haydn est âgé de 65 ans quand il compose ces quatuors qui constituent avec l'opus 20, écrit 25 ans plus tôt, les plus belles séries de quatuors de ce compositeur. D'ailleurs, il n'en écrira encore que deux, plus un inachevé. Il faut souligner l'extraordinaire originalité de ces quatuors, dont certains finissent par un final en mineur dans une oeuvre en majeur alors que d'autre présentent plusieurs tempi dans le même mouvement.

Les musiciens qui nous offrent ce concert sont bien connus à la chapelle de Rompon. Deux, Marie Sirot et Pierre Goy, sont des piliers de l'association; les autres ont joué à de nombreuses reprises. Vous l'aurez compris, en cette première année "orpheline", le groupe des musiciens a choisi de serrer les coudes et d'être présent à chaque concert entouré d'amis proches. L'atmosphère particulière de la chapelle, dans le respect du silence exigé par Raphëlle Lépine et Jeanne Bovet, mérite cette union à laquelle le public participe pleinement.

►►► Programme détaillé

"Laisse le silence te pénétrer. Ne parle pas. Ecoute le silence. Il contient l’Infini.
Quel que soit le nom que tu puisses donner à cet Infini,
de Lui découle la source d’eau vive qui irrigue
toutes les parcelles de ton âme.
Ne parle pas… Ecoute le silence…"